Depuis les premières opérations du 17 Janvier à Ménaka et dans la région de Kidal ,le MNLA(mouvement national pour la libération de l’Azawad) n’a cessé de faire parler de lui .Les autorités maliennes tous comme la communauté internationale ont pris à la légère ce mouvement qui s’érige aujourd’hui en une force qu’il faut prendre au sérieux.
En effet la naissance de ce mouvement n’est que la conséquence logique des bombardements de l’OTAN sur la Libye qui ont finis par mettre fin au régime du guide libyen Kadhafi qui a été un acteur important dans le maintien de la paix dans les pays qui compose le Sahel .La chute du régime de Kadhafi a permis à plusieurs groupes de s’emparer d’armes lourdes ,groupes parmi lesquels des Touaregs qui avaient combattu a Sebha au côté de l’armée libyen et l’un des chefs de ces groupes Touaregs Mohammed Ag Najem colonel dans l’armée libyen est rentré au Mali pour lancer la plus grand rébellion armée touareg que le Mali n’a jamais connu.
Il faut cependant souligner que les responsabilités liés au déclanchement de cette rébellion sont partagées entre plusieurs acteurs .D’abord il s’agit de dégager la responsabilité des puissances impérialistes qui ont menés cette guerre contre Kadhafi sans mesurer les conséquences pour les pays voisins de la Libye ,il y a aussi la responsabilité du CNT qui a aveuglement mené sa révolution sans sécuriser les frontières ,Kadhafi est également responsable pour avoir permis le pillage des dépôts d’armes ,il y a aussi la responsabilité du Niger et de l’Algérie qui ont laissés ces rebelles passés par leurs frontières car le Mali ne fait pas frontière avec la Libye ,et enfin la responsabilité des autorités maliennes à la tête desquelles le président Toumani Touré qui a fait preuve de naïveté en laissant des hommes lourdement armé rentrer dans le territoire malien .ATT aurait dû faire comme le président Nigérien ,désarmer les rapatriés de la Libye avant de les laisser franchir les frontières. ATT est aujourd’hui en train de payer le prix de ces passivités dans la sécurisation de son pays mais aussi des pays voisins notamment dans la gestion des menaces terroristes des islamistes d’AQMI, des rebellions touareg ,et des trafiquants de drogue.
Sur le terrain le Mali a face lui un MNLA différent des autres mouvements de rébellion ,d’abord de par sa puissance militaires mais aussi de par ses revendications qui ne se limitent plus cette si fois si à l’insertion des populations du nord ou à des questions d’emplois ou économiques, mais l’autonomie totale de la région de l’Azawad avec la création d’un nouvel État pour les Touaregs comme promis par la puissance coloniale française depuis la pénétration coloniale .Le massacre d’Aguelhok ,la prise du camp militaire d’Amachach et toute la ville de Tessalit, Libération de la Ville de Goudam (Région de Tinbouctou),contrôle d’un Camp d’Entraînement de la milice militaire malienne à Soudere-Gourma,…le MNLA contrôle désormais plus 1/3 du territoire maliene et envisage de prendre le contrôle de Kidal ,Ménaka et Tombouctou pour avoir un contrôle effective sur l’Azawad dont il réclame .Ce qui est dramatique c’est que l’armée malienne est incapable de bloquer cette marche vers la séparation mettant ainsi en cause la souveraineté de l’État malien qui est à la limite ridiculiser par les fuites de son armée ,par des morts et prise d’otage au sein de cette armée.
Soutenu par le mouvement islamiste touareg Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali et AQMI(Al-Qaïda au Maghreb Islamique),le MNLA est plus que jamais en position de force et contraint les autorités maliennes à la négociation. Il est évident que avec toutes ces villes prises par le MNLA ,les otages et les morts dans le rang de l’armée malienne ,les soutiens internes et externes dont bénéficie le MNLA ,les milliers de maliens ayant fuient les combats et refugiés dans des camps au Niger ,au Burkina Faso ,en Mauritanie et en Algérie, et avec l’approche des élections ,le président malien est aujourd’hui obligé de négocier avec les rebelles. Mais la grande question qui se pose est négocier sur laquelle base car les autorités maliennes insistent sur le fait que la souveraineté du Mali n’est pas négociables alors même que c’est là que se trouve la principale revendication des rebelles.
ATT doit-il concéder la souveraineté de son pays à une force africaine pour mettre fin au MNLA ?
ATT doit-il négocier avec le MNLA sur une décentralisation plus poussée avec une réelle autonomie et insertion des populations du nord ?
ATT doit-il accepter la création de l’État touareg ?
ATT fait-il preuve de passivité exprès pour se maintenir au pouvoir ?
L’État touareg naitra-t-il un jour ?,les jours à venir nous édifierons d’avantage sur ces questions que beaucoup se posent aujourd’hui.
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